Le 22 octobre dernier, PihPoh a sorti son nouvel EP baptisé "Césure" qui dévoile un tout autre visage du rappeur originaire de Belfort. L'occasion pour STAR24 de se pencher sur son cas.
Bonjour PihPoh. Peux-tu te présenter ? Bonjour. Alors je suis PihPoh, je viens de Belfort dans l'Est de la France. Je fais de la musique depuis maintenant quinze ans. Je viens de sortir ce nouvel EP baptisé Césure.
Tu as commencé dans le métro ainsi que des scènes à travers le monde et même des premières parties (IAM, Orelsan...). Peux-tu retracer ton parcours ? J'ai commencé avec des scratchs et des platines avant de me retrouver avec un stylo et une feuille. J'ai fait pas mal de concerts, le métro est venu dans un second temps en 2017 lorsque j'ai décidé d'embarquer l'un de mes musiciens. J'avais envie d'essayer de chanter sans artifice.
Qu'en tires-tu de cette expérience ? Il n'y a pas plus inconfortable que de jouer dans le métro. Il n'y a rien de pire puisque les gens ne sont pas là pour toi mais pour courir pour aller chez eux ou au travail. Ca forge vraiment et il y a une satisfaction personnelle énorme lorsqu'une personne s'arrête pour prendre le temps de s'intéresser à ton travail. Cela permet également de tester le morceau.
Penses-tu que le fait d'avoir commencé par les platines et non par l'écriture t'a aidé à travailler ta musique différemment ? C'est vrai que j'avais une autre approche par rapport aux instru' mais je me suis vite rendu compte que je devais laisser cela à mes producteurs et plus me concentrer sur l'écriture de mes morceaux (rires).
Pourquoi avoir choisi d'inviter Claudio Capéo et Gael Faye dans "Césure" ? Comment se sont passées ces collaborations ? Je connais Claudio depuis plusieurs années. Notre morceau évoque l'amitié et le temps passé ainsi que les rêves qu'ils n'ont pas tenu. Cela collait bien. Avec Gael Faye, cela a été différent. Le rap, ça reste de la musique, on peut en faire un cocktail avec différent univers.
Revenons sur les autres titres de ton EP... Commençons par Taxi ? C'est une idée qui me trottait dans la tête depuis de nombreuses années. J'ai cette thématique en tête d'un mec qui rentre dans un taxi et qui propose au chauffeur qui semble lui aussi mal de rouler et de partir sans direction précise.
Parisienne ? Il y a un double sens dans ce titre. Il y a plein de cigarettes car c'est une marque de cigarettes suisses. Malgré le clip, cela n'a pas mis la puce à l'oreille des gens. Il y a une double lecture où l'on peut s'imaginer que je parle d'une femme également.
Césure ? C'est le regard qu'il peut y avoir entre deux personnes de manière fréquente en prenant le métro par exemple. Ils se voient tous les jours sans se parler puis qui vont commencer à imaginer la vie de l'autre grâce à leur regard, leur style ou encore leur odeur. Je pense que cela arrive à pas mal de personnes de s'imaginer la vie de l'autre. Des fois du jour au lendemain on ne croise plus cette personne et on peut se demander ce qu'elle est devenue.
Le morceau avec Gael ? Il parle de lui-même. C'est cette chose qu'il y a entre une larme de joie et une larme de tristesse qui semble similaire mais qui ne nous font pas ressentir la même chose.
Dites moi ? C'est mon envie de voyager et de ne pas avoir assez le temps de le faire, la peur de louper des choses. Je demande "dites moi comment faire ?" pour que j'arrive à gérer tout cela.
C'est donc ça ? C'est une vision différente et personnelle que j'ai pu ressentir par rapport à l'amour. Les bienfaits les méfaits, les fautes, les retrouvailles, les excuses.... voilà, c'est donc ça : l'amour.
Tu emploies le mot "Césure". Est-ce symbolique par rapport au passage à la trentaine ou encore à un nouveau cap dans ta vie ? 90% de ce projet a été conçu pendant le confinement donc cela a été une césure. J'ai apporté des choses plus colorées que ce que je faisais auparavant. C'est une sorte de renouvellement. Je trouve que l'appeler comme cela collait parfaitement avec ce que je voulais faire ressentir à travers le titre mais également le projet.
Tu as fait pas mal de dates en France mais également à l'étranger. As-tu une anecdote sur l'une de ces rencontres ? L'accueil est toujours différent. La musique est une langue universelle, je me suis retrouvé à chanter les mêmes chansons en Irak et en Colombie qu'en France et pourtant l'engouement était le même malgré le fait que seulement 1% comprenait certainement les paroles.
Merci PihPoh !