
Le suicide de Kim Sae-ron, retrouvée sans vie à son domicile le 16 février 2025, a une fois de plus jeté une lumière crue sur les exigences inhumaines du monde du divertissement en Corée du Sud. Actrice montante, elle avait vu sa carrière s'effondrer après un accident de voiture en état d'ébriété en 2022. Depuis, elle faisait face à un harcèlement en ligne incessant, reflétant la difficulté pour une célébrité sud-coréenne de surmonter un scandale. Son cas rappelle d'autres tragédies qui ont secoué l'industrie, comme les suicides de Sulli, Jonghyun ou encore Song Jae-rim, tous victimes d'une pression sociale écrasante.
La culture de la célébrité en Corée du Sud repose sur un idéal de perfection quasi inatteignable. Les artistes, en particulier les idols de la K-pop et les acteurs de dramas, sont soumis à des contrats stricts dictant leur apparence, leur comportement et parfois même leur vie amoureuse. Les fans, d'une exigence sans limite, peuvent se montrer impitoyables face à la moindre "faute", allant jusqu'à réclamer l'exclusion d'un artiste de son propre groupe. L’obsession du public pour la propreté de l’image des stars entraîne souvent une surveillance permanente, accentuée par le cyberharcèlement et la culture du "cancel" omniprésente sur les réseaux sociaux.
Cette atmosphère suffocante est comparée par beaucoup à un "Squid Game" grandeur nature. La série phénomène de Netflix, qui dépeint des individus poussés à bout par un système impitoyable, trouve un écho glaçant dans la réalité sud-coréenne. Hwang Dong-hyuk, son créateur, s'était inspiré des difficultés économiques du pays, mais le parallèle avec l'industrie du divertissement est tout aussi frappant.
Face à ces drames à répétition, des appels à la réforme se multiplient. Si certaines agences commencent à intégrer un soutien psychologique pour leurs talents, le système reste largement inchangé. Tant que la société coréenne n’évoluera pas vers une acceptation plus humaine des erreurs et des failles des célébrités, le cercle vicieux du harcèlement et de la pression sociale continuera de faire des victimes.